Dans le cadre de l’opération "Lycéens au cinéma", 73 élèves du lycée ont assisté à la projection du film The Host de Bong Joon-ho de 2006.

MEMORIES OF MONSTER(S)
À Séoul, une créature monstrueuse sème la panique dans la population. Elle enlève la jeune Hyun-seo, rejeton adulé de la famille Park, qu’elle entraîne dans les eaux polluées du fleuve Han. Alors que le gouvernement annonce la présence d’un virus lié au monstre, Gang-du, père de la fillette disparue, reçoit à l’hôpital où il est en quarantaine un bref appel téléphonique de celle-ci… Film choc du cinéma sud-coréen, dont il est à ce jour le plus grand succès public, The Host a confirmé en 2006 l’importance d’une production nationale qui a longtemps résisté à l’hégémonie des studios hollywoodiens. Le film n’est pourtant pas ancré dans la culture locale. Le monstre hérite en effet de ses ancêtres japonais (Godzilla) et américains (King Kong, Les Dents de la mer, Alien et Predator). À cet imaginaire cinéphile s’ajoutent des métaphores animales (la grenouille, le singe, l’anaconda) et des souvenirs mythologiques (le monstre du Loch Ness, le dragon, le serpent de mer) qui contribuent à faire
de la créature une entité composite dont on s’attachera à caractériser et définir les éléments constitutifs. Autre source possible du film, l’imaginaire des contes de fées (Hansel et Gretel) permet même de remettre en question l’assimilation au film de monstre. Selon Bong Joon-ho, The Host est d’abord un « film de kidnapping », dont la quête familiale et la survie de l’enfant pourraient être les véritables enjeux. Façon aussi de souligner que le film, à l’image du monstre qu’il a créé et de la famille qu’il met en scène, tire sa puissance et son originalité de
l’hybridation qui lui donne naissance.